Deux personnalités du Pays de Brest se sont associées pour délivrer un message sur le mode de vie du milieu rural du Pays de Brest : Yvette Duval, née à Plouzané, fille d’agriculteurs qui s’est engagée dans l’action politique (maire, conseillère générale, conseillère régionale). Alain HINDRE  né « en ville », y ayant grandi avant de devenir agriculteur à Plouzané, et engagé dans le monde professionnel agricole (mouvement coopératif, Chambre d’Agriculture). Cette réflexion est destinée à rappeler aux élus, aux acteurs économiques, associatifs  et  aux habitants du Pays de Brest ce qui fait la vitalité du milieu rural dont nous avons besoin particulièrement dans le nouveau contexte de crise  que nous connaissons.

« Tous les deux nous sommes d’une génération qui a connu la période de l’exode rural (déplacement de la population de la campagne vers la ville) et la période de la rurbanisation (déplacement de la population de la ville à la campagne).

 Le déplacement de population de la campagne vers la ville qui s’est appelé l’exode rural n’est pas très éloigné de nous. La ville était une promesse de prospérité pour ceux qui souhaitaient s’y installer. La ville offrait des emplois divers rémunérés. Elle renvoyait une image de confort par des offres de logements,des équipements de base, une image de qualité de vie et de niveau de vie…

Nous sommes ensuite passés à la  période de périurbanisation et de « rurbanisation » où les citadins viennent chercher une autre qualité de vie à la campagne au risque de voir l’agriculture comme une gêne pour leur qualité de vie !

Ce désir de campagne est tellement fort que ce sont 165 ha de milieux naturels ou de terres agricoles qui disparaissent tous les jours remplacés par des routes, des habitations, des zones d’activités, l’équivalent d’un département tous les huit ans sur le territoire national. Ce désir de campagne se vit obligatoirement accompagné d’un désir de voitures et de routes !

Brest rural est devenu « un autre territoire «  par un accroissement de population conséquent, par de nouveaux modes de vie, des modifications des paysages…

Ce petit bout d’histoire montre que Brest rural comme de nombreux autres territoires peut être l’enjeu de tous les dangers si nous ne considérons pas le présent comme une richesse, une force pour un territoire humainement riche, accueillant, dynamique. Chacun a le désir d’y voir se développer des activités, d’y voir une pyramide des âges équilibrée. Le mode de développement d’aujourd’hui est sans doute éphémère. Cependant une certitude se dégage, c’est que Brest rural ne doit pas être le jardin de la ville !

La naissance du Pays de Brest a été et demeure une invitation à vivre la ruralité intensément sans se jeter d’anathème. Louis Coz et Pierre Maille qui en étaient les fondateurs partageaient cette sensibilité. Ils ont ensemble fondé la cohabitation sur ce territoire, elle continue d’être entretenue sur le Pays de Brest par l’association des communautés de communes sous la présidence de François Cuillandre. Beaucoup de territoires nous envient cette dynamique. La cohabitation c’est celle des habitants, c’est celle des activités, c’est celle de la biodiversité, c’est la mise en place d’espaces de projets, c’est un chemin pour les générations futures ».

Yvette Duval et Alain Hindre,  qui se sont engagés ensemble sur plusieurs projets de la commune de PLOUZANE passée de 2000 à 12000habitants en peu d’années !